Pour des chantiers de fouille archéologique sans discrimination de genre

Les chantiers de fouilles programmées de Niaux (09) et de Penne (81) de l'été 2021 ont accueilli en moyenne 10 à 25 personnes par jour dont 50 % maximum d'étudiants en archéologie et des personnes intéressées issues de la société civile, y compris des personnes en situation de handicap La mixité de ces deux publics constitue pour la responsable des chantiers un élément déterminant d'une ambiance favorisant l'échange et le partage intergénérationnels. En outre, cette mixité participe à casser la relation de sujétion « responsable-étudiant ».

Marquée par l'exposition « Archéo-sexisme » proposée par l'association Archéo-éthique, la responsable de chantier a fait le choix d'engager ses opérations dans le label « Chantier Ethique ». (Charte Chantier Ethique : cliquez ici pour un accès direct

Même si les arrêtés préfectoraux d'autorisation de fouilles portent mention d'obligation de veiller au respect de l'égalité Femme-Homme, les pratiques peuvent varier selon les personnalités des responsables.

Inscrire un chantier dans le label permet d'outiller les responsables pour permettre aux participants de prendre conscience des questions d'égalité et d'engager un dialogue préventif dès le commencement des fouilles qui supposent une proximité continue entre les personnes qui interviennent en journée sur le chantier et sont logées dans un ensemble collectif où les tâches domestiques sont réparties entre tous et toutes.

La démarche suppose que chaque participant-e aux fouilles s'engage à respecter la charte éthique, étape qui ouvre le dialogue et permet l'expression sur les manifestations du sexisme dans lesquels des femmes peuvent se mettre autant que des hommes peuvent les placer.

L'exemple classique présenté est celui de l'homme qui propose à la femme (ou la femme qui demande à l'homme) de porter le seau rempli de gravats et/ou de manier la pioche à sa place. Ces échanges ne sont pas acceptés sur le chantier, la répartition des tâches de chantiers, comme les tâches domestiques n'est pas genrée. Le seau de gravats est rempli à la hauteur de ce que la personne peut déplacer.

Les discussions sont ouvertes régulièrement pendant les repas de midi qui rassemblent tout le monde. « Le respect entre les personnes est plus abouti que lorsque nous ne faisions pas cela » constate la responsable qui observe plus de réflexion positive sur ces sujets des différentes générations.

Il y a deux référents Discrimination par chantier : d'une part, la responsable du chantier, d'autre part, une personne volontaire de genre et de génération opposée pour que chaque participant-e soit en mesure de s'adresser, le cas échéant, à la personnalité avec laquelle il ou elle se sent le plus à l'aise.

Florence Guillot est Docteure en histoire médiévale. Archéologue de montagne et historienne. Spéléologue d’exploration. Associée UMR 5608 Traces-terrae. Les recherches de Florence Guillot sont centrées sur l’histoire médiévale des Pyrénées et de l’Occitanie et le troglodytisme médiéval en France. Elle a mené différentes opérations de fouilles programmées archéologiques - dont celle de Montréal-de-Sos (Ariège), sur le château de Penne (Tarn), dans des grottes fortifiées, des Programmes collectifs de recherches à propos des fortifications médiévales, des opérations en montagne pour étudier l’habitat pastoral du néolithique à nos jours et l’impact des activités humaines sur l’environnement, ainsi que de nombreuses prospections-inventaires en accès délicats. Elle mène et dirige en parallèle des expéditions d’explorations spéléos à travers le monde, notamment en Papouasie–Nouvelle-Guinée, au Kirghizistan, en Chine, au Laos central, etc.