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04/03/24 | Culture de l'égalité, sport
Un article de Mathieu Le Maux paru dans le Figaro 29/2/24 à lire ou écouter en ligne
Extraits :
Banni, rabroué, instrumentalisé, sexualisé, stigmatisé. De sa timide apparition officielle dans le paysage sportif lors des Jeux olympiques de Paris de 1900 (22 femmes parmi… 997 participants), jusqu’à la déferlante de biceps et de silhouettes galbées exposés aujourd’hui sur Instagram, le corps de l’athlète féminine s’est physiquement et socialement forgé au gré des préjugés et obstacles le plus souvent érigés – est-ce une surprise ? – par le joug masculin. «Cette évolution est marquée par une succession de freins à son émancipation par la pratique et est directement connectée aux luttes féministes» , développe Florys Castan-Vicente, socio-historienne du sport et maîtresse de conférences à l’université Paris-Saclay. Si le canon dominant actuel reste celui de la silhouette fine et tonique, des role models, comme la joueuse de tennis Serena Williams, et l’éclosion de la «génération CrossFit», qui ne s’excuse pas de ses muscles saillants, ont permis l’exposition d’une plus grande diversité de corps.
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Bien avant de gagner péniblement son droit au muscle et à son épanouissement, le corps sportif féminin a d’abord dû glaner celui… d’exister, tout simplement ! Exclues des clubs et des fédérations au début du XXe siècle, les femmes sont toutefois acceptées sur les champs de tir au pistolet, à la chasse, ou encore à l’équitation, des activités traditionnelles réservées à la noblesse et héritées de la chevalerie, ainsi qu’au golf et au tennis.
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Une idéologie renforcée par la médecine d’alors, qui présuppose la faiblesse du corps féminin. «C’est le mythe de “l’éternelle blessée”, note Florys Castan-Vicente. On dit de ce corps saignant tous les mois qu’il est en permanence malade. Il faut donc le protéger par l’inactivité et le préserver pour qu’il soit prêt pour la maternité, sa destinée.» Puis, au sortir de la Première Guerre mondiale, la science stipule que le sport au féminin a finalement du bon, mais parce qu’il constitue… une préparation à l’accouchement. Un argument sur lequel bondissent la médecin Marie Houdré et la sportive Alice Milliat, membres du Fémina Sport, club qui ouvre au forceps les disciplines interdites aux femmes tout en proposant les premières vraies méthodes d’entraînement et de suivi médical dédiés.
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