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12/06/23 | étude, parentalité
Lors de la séparation conjugale, on observe des baisses de niveau de vie, plus marquées pour les femmes que pour les hommes. Carole Bonnet et Anne Solaz analysent les conséquences économiques des séparations pour les enfants
Environ 4 % des enfants vivant avec leurs deux parents entrent en pauvreté chaque année, ils sont cinq fois plus nombreux (21,5 %) l'année de la séparation parentale. La grande majorité (près des trois quarts) des enfants déjà pauvres le restent l'année de la séparation. Cette permanence de la pauvreté est observable, qu'il y ait eu ou pas séparation parentale.
Les taux de de pauvreté (incluant les nouveaux pauvres et ceux qui le restent) sont bien plus élevés pour les enfants dont les parents viennent de se séparer (29 %)2 que pour les enfants vivant avec leurs deux parents (13 %). Cinq ans après la rupture, ce taux est toujours supérieur (23 %). Le surplus de pauvreté élevé tient majoritairement à des entrées en pauvreté suite à la séparation et, dans une moindre mesure, au fait que les enfants dont les parents se séparent appartenaient plus souvent que les autres à des ménages déjà pauvres (on parle d'effet de structure).
Le taux de pauvreté varie selon l'âge de l'enfant au moment de la séparation parentale (figure 1). Ainsi, plus les enfants connaissent la séparation de leurs parents à des âges jeunes, plus le risque de pauvreté est important. Plus de 35 % des enfants de deux ans dont les parents viennent de se séparer sont pauvres, contre 22 % des enfants de 13 ans3. Les enfants connaissant jeunes la rupture parentale présentent davantage de risques d'être déjà pauvres avant la séparation.