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22/04/22 | santé
Depuis l’Antiquité, la santé des femmes n’est en effet pas considérée de la même manière que celle des hommes. Et cela a eu des conséquences sur la médecine d’aujourd’hui.
Les inégalités restent nombreuses entre femmes et hommes dans notre société et le domaine de la santé n’est pas épargné. Aujourd’hui encore, la santé des femmes et celle des hommes ne sont pas considérées de la même manière. Certaines maladies sont ainsi sous-diagnostiquées chez les femmes, car considérées comme des maladies d'hommes, et inversement, avec des conséquences qui peuvent être dramatiques. Des stéréotypes bien ancrés et qui se sont développés au cours des siècles.
La femme, « sexe faible » depuis l'Antiquité
Dans l'Antiquité déjà, femmes et hommes n'étaient pas considérés de manière égalitaire d'un point de vue médical.
« Cette différence du corps féminin et masculin s'accompagne d'une vision hiérarchisée du corps, souligne Nahema Hanafi, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'université d'Angers, spécialisée en histoire de la médecine. Le corps masculin est considéré comme un corps en santé qui a des caractéristiques à la fois chaudes et sèches ; alors que le corps féminin est théorisé comme un corps plus maladif, qui est froid et humide et qui parvient moins à faire, ce qui s'appelle à l'époque la ‘coction des humeurs', c'est-à-dire à faire s'échapper les humeurs surabondantes dans le corps. »
Dans leur livre Femmes et santé, encore une affaire d'hommes, Muriel Salle et Catherine Vidal expliquent que le corps de la femme est à l'époque vu comme « une dérivation du corps masculin » et que la femme est une sorte : « d'homme manqué »
. La théorisation des corps, sortie tout droit des textes hippocratiques, a des conséquences sur la manière de traiter les femmes jusqu'au début du XIXe siècle.
Ainsi, à symptômes équivalents, des pathologies différentes sont diagnostiquées chez les femmes et les hommes.