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16/09/22 | étude, parentalité
Une étude de l'IFOP révèle que les mères sont celles qui se lèvent le plus souvent la nuit pour s'occuper d'un bébé qui pleure
L’enquête, réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1001 parents d’enfants de moins de 3 ans, donne des chiffres assez édifiants.
Deux parents sur trois estiment se lever plus souvent que leur conjoint·e, mais ce chiffre grimpe en flèche si l’on n’interroge que les mères, 78 % d’entre elles disent être le plus souvent sur le front quand leur enfant pleure, contre seulement 41 % chez les hommes. Pire, 44 % des mères sont littéralement les seules à faire cet effort la nuit, pendant que l’autre parent dort.
Il faut dire que les pères manquent aussi de réactivité, selon l’étude. En moyenne, les mères mettent 4 minutes et 30 secondes à rejoindre leur enfant lorsqu’il pleure, contre 8 longues minutes pour les pères.
Pire, certains poussent la fourberie jusqu’à faire semblant d’être endormi et de ne pas avoir entendu les pleurs pour ne pas se lever. Une pratique douteuse revendiquée par 55 % des hommes, contre seulement 44 % des femmes. Sur l’ensemble des parents, 48 % ont déjà joué la comédie.
La solution la plus évidente pour éviter ces déséquilibres, c’est d’établir un roulement pour déterminer qui devra se lever en fonction du jour ou de l’heure. Au total, 63 % des parents disent avoir mis en place un tel système… Mais il n’est pas parfait. Ainsi, seuls 31 % des parents pensent avoir établi un roulement équilibrés. Ce sont les mères qui ont le plus l’impression de se faire avoir : 40 % des pères pensent avoir établi un partage des tâches équilibré, mais seulement 25 % des mères.
Résultat logique : les mères sont aussi celles qui dorment le moins bien. Les femmes disent à 44 % moins bien dormir depuis la naissance de leur enfant, contre 33 % des hommes.
Plus largement, au-delà du fait même de se réveiller, cette étude montre que les mères « assument plus largement la charge mentale liée à la préparation du sommeil de leurs jeunes enfants », explique Louise Jussian, chargée d’études au pôle Genre, Sexualités et Santé sexuelle à l’Ifop. « Au sein même de cette charge mentale, les inégalités de répartition se creusent selon leur nature : elles sont moins importantes lorsqu'il s'agit de changer la couche ou de lire une histoire que lorsqu'il faut faire face à une urgence, à une situation imprévue. Dans ce cas, c'est la femme qui intervient. » Et le père qui fait semblant de ne rien avoir entendu.