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15/11/22 | prévention des violences
La ville de Schiltigheim organise une campagne d'affichage sur les violences faites aux femmes afin d'éveiller les consciences et contribuer à libérer la parole.
Depuis le 2 novembre, des textes s’affichent en grand dans les rues de Schiltigheim, en noir et en violet, couleur du féminisme. Des phrases choc, type slogans de manifestations, accompagnées de chiffres qui parlent d’eux-mêmes.
« Ma jupe n’est pas une invitation – 1 femme sur 5 a été victime de harcèlement sexuel au travail » – « Tu n’as pas compris quoi dans « Non » ? – 94.000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol par an » – ou encore chaque année, 213.000 femmes sont victimes de violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint ».
Durant tout ce mois de novembre, d’autres affiches, d’autres phrases, suivront : « Elle a pas l’air si choquée que ça – 32% des femmes victimes de viol ou de tentative de viol ont tenté de se suicider. Et ça, ça ne vous choque pas ? ». Ou : « Dans 15 féminicides, c’est Noël – 122 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2021 ».
Cette installation progressive se fera jusqu’au 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, instaurée par l’ONU en 1999. La campagne est également visible à Mulhouse (Haut-Rhin).
Pour la municipalité, cette montée en puissance et en intensité résulte d’un choix assumé : « Il s’agit de préparer les esprit, d’intriguer, en voyant qu’il y en a de plus en plus » explique Danielle Dambach, maire de la troisième commune du Bas-Rhin. Afin d’interpeller, bousculer et aider à libérer la parole.
« Il est extrêmement important d’alerter l’opinion publique sur ce qui reste encore trop souvent caché, et non-dit » précise la maire. « Tout le monde doit se sentir visé, car le premier écueil est l’indifférence. Souvent, l’entourage (d’une femme victime de violence) sait, mais n’ose pas en parler. » L’objectif de cette campagne est donc « de dire que ça nous concerne tous. C’est l’affaire du collectif, et pas d’une femme seule qui se fait agresser. »
Des premières réactions mitigées : Lire ici l’article France Info
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Avant la fin novembre, une dernière affiche sera placardée au point information de la mairie, ainsi qu’à l’intérieur du bâtiment. Intitulée « à nos mortes », elle rappellera qu’en France, rien qu’entre le 1er janvier et le 14 octobre de cette année, 106 femmes ont succombé sous les coups d’un conjoint, ex-conjoint ou proche. L’affiche listera tous les noms des victimes, ainsi que la date et la cause de leur décès. Un dernier « coup de massue », afin que chacun comprenne l’urgence d’agir, à son niveau.