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14/09/22 | égalité professionnelle
Intervention de Margaret Maruani, sociologue et directrice de recherche au CNRS au 2e forum féministe parisien sur l’égalité professionnelle -Mairie de Paris- mars 2020
Sur la place des hommes et des femmes dans le monde du travail, que peut-on dire aujourd'hui, ici et maintenant ? En ce début de XXIe siècle, la situation des femmes sur le marché du travail est faite de paradoxes, de contrastes, de contradictions. On assiste à une transformation sans précédent de la place des femmes dans le salariat qui ne s'est pas accompagnée d'un déclin conséquent des inégalités. La période récente, celle qui va de la deuxième moitié du XXe siècle à aujourd'hui est marquée par des brèches, des stagnations et des régressions.
Quarante ans de chômage et de rationnement du travail n'ont pas entamé la poursuite du mouvement de féminisation du salariat. La continuité de la vie professionnelle des femmes semble désormais inscrite dans les comportements d'activité à la manière d'une norme sociale dominante. Pour autant, ces mutations majeures n'ont pas cassé les mécanismes de production des inégalités de sexe. À côté des formes anciennes d'inégalité professionnelle (écarts de salaires, différences de carrières, ségrégations horizontales et verticales), de nouvelles modalités de disparités ont vu le jour : la création de noyaux durs de chômage et de sous-emploi féminins solidement installés dans certains secteurs, et largement tolérés. La crise de l'emploi n'a pas chassé les femmes de l'emploi, mais elle a considérablement durci les conditions dans lesquelles elles travaillent. L'activité féminine prospère, donc, mais à l'ombre du sous-emploi et du travail à temps partiel. Même s'il y a plus de femmes qualifiées, même s'il y a plus de mélanges dans les professions dites « supérieures », sur le marché du travail, féminisation ne rime toujours pas avec mixité, ni avec égalité.
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