Un activateur d'égalité réelle

L’ECHO DU 08 MARS

10/03/25 |  

L'ECHO DU 08 MARS

Une chronique de Lucie

Le 08 mars, les louanges fusent, les voix s'élèvent et les mots infusent. Les médias bruissent sous les discours qui pleuvent et les initiatives se démultiplient en grandissant leur splendeur. La glorification est telle qu'elle se tait sitôt l'aurore du 09 née – et alors, il semble que les écarts de salaire, que les violences, que les discriminations soient dissoutes dans l'hommage d'un seul jour déjà passé. Est-ce-que 24 heures allouées, c'est déjà assez ?

L'écho d'un jour, l'ombre d'un siècle

Pour quelques dizaines de personnes restées figées dans des idées rétrogrades, la “journée des femmes” n'est pas légitime, dans la mesure où il n'existe aucune “journée des hommes”. Par ailleurs, le féminisme “était utile avant, mais aujourd'hui, ça va”. Les femmes parlent trop, les femmes exigent trop, les femmes réclament l'équité, mot pour mot. Et c'est trop. Mais si le féminisme dérange autant, c'est sûrement qu'il touche avec une si belle justesse qu'on voudrait le gâter. Il met en lumière sans faux-semblants, ce qui se tait depuis mille ans. Dans un monde utopique, l'égalité existe et la journée des droits des femmes de fait, disparaît. Dans le nôtre, on poursuit nos idéals le huit, on les intensifie le neuf, et on s'acharne pour notre liberté à l'année.

Femmes en vitrines, excuse au marketing

En ce jour et pour la période attenante, les femmes deviennent soudainement les muses de nombreuses marques. Ces dernières entendent nous vendre un féminisme sans solde, une égalité modelée sous plastique et des messages inspirants, terminant tous par des données chiffrées qui révèlent des codes promotionnels. Pendant 24h top chrono, on nous offre micros et cadeaux – comme si l'histoire des luttes pouvait tenir dans une campagne publicitaire. Mais les droits des femmes ne sont pas à vendre. Ils ne se monnayent pas et ne se décorent pas de pourpre pour nous faire oublier l'offensive de la taxe rose.

Les heures que l'on nous doit

Finalement, on cède le jour, on prend le mois, l'année, la vie même. A l'instar de celle des hommes, qui ne s'handicapent d'aucun désavantage. Naturellement, cette chronique est publiée le dix. Pour faire du bruit après le huit, avant demain encore, et pour que la lutte pour le droit des femmes transcende le seul jour qu'on lui honore.

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