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Le viol comme arme de guerre

13/04/22 |  

Le viol comme arme de guerre

#JeNeSuisPasUneArmeDeGuerre, association de lutte contre l’utilisation du viol comme arme de guerre.

Les violences sexuelles utilisées comme arme de guerre sont présentes dans les conflits depuis toujours, aussi silencieuses que leurs victimes semblent invisibles.
Souvent regroupées sous l'appellation de « viol de guerre », les violences sexuelles dans les conflits sont une stratégie militaire ou politique à part entière. Elles sont définies et décidées en haut lieu au même titre qu'est décrété le bombardement d'un village, l'extermination d'un peuple, le gazage d'une communauté.

Si le viol dans la guerre a toujours existé ; le viol comme outil de guerre est lui, devenu endémique et quasi systématique dans les conflits contemporains. Le viol devient alors un outil utilisé pour humilier, détruire et prendre le pouvoir, employé aussi bien contre les femmes que les hommes  et les enfants

Les victimes sont rarement entendues, peu prises en charge ; les auteurs exceptionnellement jugés. Pourtant un cadre juridique existe. Dès 2000, les résolutions 1325 et 1820 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont déclaré que l'utilisation du viol et les autres violences sexuelles en temps de conflit peuvent constituer un crime de guerre, un crime contre l'humanité ou être un élément constitutif de crime de génocide.

Pendant des siècles, la violence sexuelle en période de conflit a été tacitement acceptée et jugée inévitable.

En 1998, l'ONU note qu'à travers les siècles, les armées ont vu dans le viol une part légitime du butin de guerre. Durant la Seconde Guerre mondiale, toutes les parties au conflit ont été accusées de viols massifs, et pourtant aucun des deux tribunaux créés par les pays alliés vainqueurs afin de poursuivre les crimes de guerre – à Tokyo et à Nuremberg – n'a reconnu le caractère criminel de la violence sexuelle.

Ce n'est pas avant 1992, avec les viols en masse de femmes dans l'ex-Yougoslavie, que la question s'est imposée au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le 18 décembre 1992, le Conseil a déclaré que la détention et le viol massif, organisé et systématique de femmes, en particulier de femmes musulmanes, en Bosnie-Herzégovine constituaient « un crime international qu'on ne pouvait ignorer ».

Par la suite, le statut du Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a inclus le viol parmi les crimes contre l'humanité, parallèlement à d'autres crimes comme la torture et l'extermination, quand il est commis dans un conflit armé et dirigé contre une population civile. En outre, le Tribunal a élargi la définition de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité pour y inclure l'esclavage sexuel. Auparavant, le travail forcé était l'unique type d'esclavage à être considéré comme un crime contre l'humanité.

Ayant peu voire pas accès ni à la justice ni aux soins, le stigma et le trauma que le viol génère ne peuvent être soignés immédiatement comme il le devrait. Les victimes se terrent alors dans le silence, les preuves disparaissent et ce crime devient un crime parfait, impossible à prouver. Une sorte de silence collectif couplé au tabou lié aux violences sexuelles privent les victimes de voix et de réponse face aux crimes commis.

Plus de 90 % des victimes de viols le sont dans des zones inaccessibles. Au pire, elles ne sont jamais identifiées ; au mieux, elles sont identifiées et localisées mais plusieurs semaines voire plusieurs mois après la commission du crime.

 

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