PLATEFORME NUMÉRIQUE
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06/03/23 | étude
Une fiche ressource proposée par le CLEMI dans le cadre des outils de sensibilisation aux stéréotypes et sexisme
Si l'on remonte au début de l'époque moderne (période que l'on situe entre la fin du Moyen-Âge et la Révolution française), on constate que le bleu n'était pas l'apanage des garçons, et le rose celui des filles, mais plutôt l'inverse.
A l'époque moderne, dans les territoires de la Chrétienté, le bleu était associé aux filles car c'était la couleur de la Vierge. Par défaut, le rose était alors la couleur des garçons. De nombreux tableaux de cette époque montrent cette association fréquente (malgré quelques exceptions dans des peintures de l'époque moderne).
Le renversement des couleurs intervient progressivement, notamment au temps de la Réforme protestante, au XVIe siècle. C'est un changement graduel, qui peut difficilement être précisément daté, mais l'usage du rouge dans l'habillement masculin va commencer à être dévalorisé, car c'est la couleur des papistes.
Dans les régions et les pays protestants, la couleur rouge disparaît progressivement au profit du bleu dans les codes vestimentaires masculins. Alors que le rouge, qui symbolise de plus en plus la vie, l'amour, va davantage être porté par les femmes, notamment dans les milieux catholiques. Mais cette évolution est très lente, et, au départ, ne touche pas particulièrement les enfants.
C'est au XIXe siècle que le changement s'opère. Celui-ci s'explique notamment par le développement de la chimie. “On va créer des colorants de synthèse qui vont permettre de multiplier la palette des couleurs, et notamment créer des couleurs pastel. Le bleu ciel pâle va être réservé au garçon, le rose pâle aux filles. C'est d'abord un code couleur qui est adopté par les familles bourgeoises à la fin du XIXe siècle. Et il ne va s'imposer dans d'autres milieux qu'entre les deux guerres, grâce au marketing naissant et à la presse spécialisée”
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