Un activateur d'égalité réelle

LE REFLET TROUBLE DE LA PARITE DANS LE CINEMA FRANCAIS

03/03/25 |  

LE REFLET TROUBLE DE LA PARITE DANS LE CINEMA FRANCAIS

La chronique de Lucie : Les Césars, catalyseurs d’une métamorphose collective

 

vendredi 27 Février 2025 : 50ème édition des Césars, cette mémorable cérémonie qui se veut miroir lustré du Septième Art.

Cependant, chaque année, derrière les dorures et les applaudissements, se devine difficilement la présence des femmes dans ce paysage flamboyant. Le cinéma français revêt ses plus beaux atours, et les femmes, à l’ombre des projecteurs, luttent encore pour que leur art ne soit plus le silence oublié des grands écrans.

La persistance d'une parité illusionniste

Découvrir les nominations 2025, c'est comme faire face à un tableau où certains éléments éclatent de modernité, et où d'autres se terrent dans l'obscurité. Parmi les films nommés, trop peu relèvent de la création féminine. Il suffit d'observer les catégories les plus prestigieuses telles que la meilleure réalisation ou le meilleur film, pour mesurer cet écart frappant : aucun prénom féminin n'y paraît. Pourtant, l'an dernier, Justine Triet ébranlait les âmes cinéphiles avec Anatomie d'une chute, et remportait le César de la meilleure réalisation, comme un éclat furtif dans une nuit trop noire.

Lumière grésille sur TV désuète

Le cinéma français se trouve face à une contradiction singulière : une industrie foisonnante de talents féminins, mais qui semble se dissiper dans les recoins invisibles du pouvoir et des distinctions. Historiquement, le cinéma a longtemps exclu les femmes des premières lignes, comme si elles n'avaient pas la même légitimité aux productions créatives. Les Césars, censés célébrer le talent diversifié, demeurent le reflet d'un héritage patriarcal figé, où l’on honore l'artiste sous des traits masculins dans une domination discrète mais permanente. En 2000, Tonie Marshall, pour Vénus Beauté, inaugurait ce tandem de réalisatrices couronnées, soulignant l’esseulement des femmes à la course au sacre prodige.

Les Césars, catalyseurs d'une métamorphose collective

Le cinéma, à l'instar de toute forme d'art, reflète la société. Celui des Césars, en 2025, devrait porter l’écho de notre époque : un regard plus vaste, plus inclusif, où la vision dépasse les frontières étroites de la simple dichotomie femme/homme. Au-delà des chiffres, il s'agit de repenser l'industrie dans sa structure même. La parité n’est pas une simple question de statistiques, mais une révolution des mentalités, un travail de déconstruction des hiérarchies invisibles. Chaque film porté par des femmes devient un jalon vers un cinéma plus juste, dans lequel chaque créatrice éclaircit un futur commun, pluriel et audacieux.

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