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17/11/22 | étude, prostitution
Un rapport qui recueille à travers le monde, auprès d’expertes, de survivantes, des dizaines d’études internationales, de données et de faits et qui donne un axe majeur de la compréhension du système de violences prostitutionnelles.
POURQUOI LAST GIRL FIRST ?
Le concept de « Last Girl First », mettre au premier rang la dernière fi lle, a été inventé par la militante, professeure et journaliste Ruchira Gupta qui travaille en Inde, via son ONG Apne Aap, auprès des victimes de prostitution.
Le concept prend racine dans la vision de la libération du « dernier né de Gandhi (l'élévation des personnes qui sont les dernières)
Privées des droits les plus basiques et d'opportunités, les « last girls » sont les filles et les femmes dont la société accepte qu'elles soient vendues et achetées dans le système prostitution.
LES PLUS MARGINALISÉES SURREPRÉSENTÉES DANS LA PROSTITUTION
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dans chaque pays, région, continent, ce sont toujours les femmes et les filles issues des communautés déjà marginalisées qu'on retrouve de façon disproportionnée dans le système prostitueur.
Les communautés autochtones représentent près de 5 000 peuples distincts dans le monde, soit 370 millions de personnes dans 70 pays, nous apprend l'étude Last Girl First.
Alors qu'elles représentent 5 % de la population mondiale, elles sont 15 % des personnes les plus pauvres du monde, rendues vulnérables au système de la prostitution.
Aujourd'hui, les femmes et les filles de ces communautés sont frappées par des discriminations structurelles et systémiques héritées de la colonisation. Dépossession des terres, violence sexuelle, hypersexualisation des femmes et des filles, incarcération de masse, éradication de la culture, pauvreté, racisme et traumatismes intergénérationnels contribuent à leur vulnérabilité.
Au Canada, aux États-Unis, sur l'île d'Hawaii, en Australie, en Inde… partout, les chiffres sont effarants : elles sont souvent majoritaires parmi les femmes en situation de prostitution, alors qu'elles sont ultra-minoritaires dans la population.
Ainsi au Canada, alors qu'elles représentent moins de 4 % des femmes canadiennes, elles constitueraient plus de 50 %des femmes prostituées dans les villes de l'Ouest. Sur l'île d’Hawaï, alors que 34 % de la population totale est autochtone ou métisse, l'étude « Sex Traffi cking in Hawai'i » évoque que 64 % des victimes de la prostitution interrogées s'identii ent comme natives, etc.
Au Tibet, où la Chine a mené une politique intense de néo colonisation (la population chinoise y est plus nombreuse que la population tibétaine), la demande masculine d'actes sexuels consécutive à la marginalisation de la population tibétaine a eu un impact immédiat sur la mise en prostitution de Tibétaines. En 1998, le nombre de maisons closes dans les 18 rues principales de la capitale Lhasa était estimé à 658… En 2005, à 1 600.
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Lire le dossier de synthèse du mouvement du Nid
à noter : Hema SIBI présentera son rapport le 24 novembre dans le cadre des 1eres assises nationales sur les violences sexistes à Nantes (voir notre publication d’hier)