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19/09/22 | éducation
Une communication d'Eliane Viennot , professeuse émérite de littérature de la Renaissance , qui travaille aux retrouvailles de la langue française avec l'usage du féminin.
Spécialiste de Marguerite de Valois et d’autres femmes d’Etat de la Renaissance, Eliane Viennot s'intéresse plus largement aux relations de pouvoir entre les sexes et à leur traitement historiographique sur la longue durée. Militante féministe depuis les années 1970, elle s’est notamment investie dans les campagnes pour la parité, et pour l’institutionnalisation des études féministes (ou «de genre»). Elle travaille également aux retrouvailles de la langue française avec l’usage du féminin.
Dans les Cahiers d'histoire, revue d'histoire critique, n° 146, elle s’intéresse particulièrement à la polémique de l'automne 2017 sur « l'écriture inclusive », motivée par la présence de quelques points médians repérés dans un manuel scolaire par des gens de « la manif pour tous » et transformés en affaire d'État par leurs relais médiatiques, le grand public a découvert qu'une partie du pays usait de cette technique d'écriture nouvelle.
Et ses adeptes se sont multiplié·es comme des petits pains : des collectivités territoriales, des administrations, des commerces, des entreprises… se sont mises à communiquer de la sorte, sans parler des personnes qui tous les jours écrivent des courriels ou des notes internes.
Toutefois les différences de pratiques sautent aux yeux : non seulement d'autres signes sont en concurrence avec le point médian (parenthèses, traits d'union, points bas…), mais les usages de ces signes divergent, et surtout leur nombre dans les textes varie considérablement1.
D'où les réactions d'agacement qui continuent de se faire entendre ou lire de la part de personnes qui, sans aller jusqu'à croire à un « péril mortel » pour la langue française, se déclarent hostiles à cette nouveauté.